Je me sens vide à l’intérieur

J’ai eu envie d’écrire un article à ce sujet car comme vous, je suis passé par cette sensation pendant de nombreuses années. Psychothérapies, soins en tout genre m’ont donné quelques clés mais j’ai pris le temps d’analyser en profondeur ce qui se jouait en moi pour mieux vous le partager à ce jour et j’espère vous donner quelques conseils, pistes, éclairages qui vous aideront à surmonter ce passage de vie douloureux et particulièrement pesant.

Le vide intérieur : qui est-il ?

La sensation de vide intérieur est une expérience personnelle subjective que les psychiatres nomment également le vide existentiel. Subjective car il s’agit avant toute chose d’un ressenti intérieur. Bien que ce ressenti soit totalement réel, vous n’êtes pas vide loin de là. Vous êtes simplement coupé de ce qui vous anime.

Ce vide intérieur se rapporte donc à une sensation de coupure, de manque. Comme je l’écrivais en introduction, l’image qui s’en rapproche le plus est celle d’un gouffre, d’un puits sans fond qui aspire l’énergie vitale. Il est à la fois la cause et la conséquence de pathologies beaucoup plus profonde telles que la dépression, l’anxiété généralisée, le burn-out, le trouble borderline, les schémas de dépendance.

C’est pourquoi il est très important d’en parler autour de soi, notamment à des professionnels, qui sauront vous accompagner et vous proposer des solutions pour mieux comprendre ce qui se joue en vous et éviter que cela ne se transforme en troubles plus graves voire des conduites autodestructrices et suicidaires. S’appuyer sur des repères extérieurs est très important pour limiter les dégâts.

Souvent, au moins dans un premier temps, le vide intérieur nous pousse à combler le manque par des relations, un travail, de la nourriture, des substances nocives le but étant à tout prix de se couper des émotions qu’ils génèrent et c’est humain. C’est un comportement tout à fait compréhensible mais qui hélas ne va faire que renforcer la spirale. Aucune de ces stratégies ne va fonctionner de manière pérenne. Les relations deviendront toxiques et destructrices, la santé va se dégrader à force d’abus et le risque de burn-out majeur si le travail devient une fuite. Tout devient une dépendance car tout est fait pour combler le manque.

Mais que se passe t-il pour qu’à un moment donné nous en venions à éprouver un sentiment aussi douloureux ?

A mon sens, le vide intérieur est comme un espace figé en soi. Un espace de rien mais qui pourtant, prend tout l’espace. Un espace occupé par des souffrances muettes, par une très faible estime de soi, par des émotions tues, par des blessures, par des ruminations anxieuses, des pensées négatives. Ce sentiment peut avoir d’innombrables causes : rupture, deuil, choc traumatique (conscient ou non), isolement, carences affectives, négligences parentales, (…). Cela peut avoir pris racine dans la petite enfance tout comme dans la vie d’adulte. Mais quoiqu’il en soit, ressentir ce vide intérieur c’est être coupé de la partie lumineuse de soi.

Le vide intérieur : comment s’en sortir ?

Une fois de plus pas de recette miracle car nous sommes tous des êtres uniques, avec une sensibilité et un chemin qui nous est propre.

Première étape : poser des mots

Vous pouvez investiguer cette partie de vous-même et de votre histoire en thérapie pour mieux comprendre l’origine de votre souffrance. Comprendre est un premier pas vers le mieux-être. Mettre en mots les maux est une étape fondamentale vers la reconnaissance de cette souffrance. Vous trouverez autour de vous de nombreux thérapeutes prêts à vous accompagner dans cette démarche. Si vous lisez cet article, je suppose que vous vous interrogez et que vous êtes en recherche de solutions. Se faire aider est essentiel. Vous aurez au moins un espace sécurisé et neutre pour parler de vous, de votre histoire. Vous pouvez également intégrer des groupes de paroles organisés par des institutions ou des thérapeutes qui permettent de se réunir en petit comité pour parler de soi et des difficultés émotionnelles et psychologiques qu’on peut rencontrer au quotidien. Quoiqu’il en soit, des mots pour commencer…

Deuxième étape : re-connecter ses émotions et ses sensations

La question émotionnelle et sensorielle est très présente autour du vide intérieur. Si vous peinez à les ressentir, à les nommer, à les contacter, des thérapies psycho-corporelles (sophrologie, relaxation, massage, yoga, qi gong, danse thérapie) peuvent vous aider à reprendre contact avec votre corps et vos émotions. Dans nos sociétés modernes, le vécu corporel et émotionnel a été largement mis de côté au profit de la rationalisation à outrance. Il y a une différence entre dire « je suis triste » et ressentir la tristesse dans son corps. L’émotion doit être vécue corporellement pour définitivement se libérer. Et le vide intérieur, bien souvent, est consécutif à une coupure émotionnelle et sensorielle. Reprendre contact avec son vécu sensitif est un moyen très efficace de redonner vie et mouvement à son être.

Troisième étape: se découvrir

En étant engagé sur ce parcours de reconnexion à vous-même, à votre histoire, à vos sensations et vos émotions, vous allez petit à petit libérer de l’espace intérieur pour découvrir qui vous êtes. Le vide intérieur va s’estomper à mesure que vous allez pouvoir nommer et vivre les émotions figées et stagnantes. Et vous allez voir circuler de nouvelles sensation qui vont amener de nouvelles émotions créant ainsi de nouvelles envies, de nouveaux désirs, de nouveaux plaisirs. Ces sensations plus agréables vont vous mettre sur le chemin de vous-même.

Aller enfin vers la connaissance de soi. Je crois qu’il s’agit de la plus belle rencontre qu’on puisse faire.

Et petit à petit, cette rencontre de vous-même va vous permettre de faire émerger en vous plus de douceur, plus d’harmonie, des choix plus éclairés. Ce vide qui vous caractérisait va s’estomper pour laisser place à plus de paix et de sérénité. Mais une fois de plus et j’insiste, c’est un chemin. Il y aura parfois des retours en arrière puis des avancées plus spectaculaires.

Apprenez à vous faire confiance et à vous protéger. Et lorsque vous aurez la sensation d’avoir échoué ou de retomber dans vos « travers », n’oubliez pas, ce ne sont pas des échecs mais des expériences.

Conclusion

Le but de cet article était avant tout de semer une graine d’espoir en vous. Je vous souhaite, du plus profond de mon coeur, de pouvoir accueillir cette souffrance, toutes ces émotions afin d’accéder petit à petit, à cet espace sacré dans lequel vous apprendrez à vous aimer. Car oui, c’est possible. Ce n’est pas simple mais c’est possible. Je vous souhaite le meilleur.