Socrate disait « Connais toi toi-même ». La connaissance de soi est un élément fondamental pour vivre une vie nourrissante, équilibrée et épanouissante. Faire connaissance avec soi-même est un processus plus ou moins long selon les personnes. Entre étiquettes, besoin d’appartenance, conditionnements et blessures, peler l’oignon pour en revenir à la source est un vaste projet.
Dans cet article, j’aimerais vous parler de mon expérience pour vous partager mes quelques points de repère qui j’espère vous aideront sur ce beau voyage qu’est votre propre découverte.
Comme pour chaque article, il est important pour moi de préciser que je retranscris mon expérience dans une volonté de partage. Il ne s’agit pas d’un mode d’emploi universel. Juste ma propre feuille de route que je vous offre qui pourra peut-être vous aider à écrire la votre.
Apprendre à se connaître : dans quel but ?
Il s’agit de découvrir ce qui nous motive, ce qui nous anime au plus profond de nous-même dans le simple but de mener l’existence la plus équilibrée et enrichissante possible. Si vous avez lu mon article sur La quête illusoire du bonheur, vous comprendrez que la connaissance de soi est l’élément fondamental d’une vie harmonieuse. L’objet n’étant pas bien sûr de se prémunir des aléas de la vie mais de découvrir et d’exprimer tout le potentiel qui sommeille en nous.
Le but de la vie n’est pas de subir mais de se réaliser. Bien sûr, certaines existences sont plus lourdes que d’autres selon le contexte dans lequel vous avez grandi, les expériences qui vous ont forgé et votre nature profonde qui sera plus ou moins perméable aux épreuves de la vie. Se connaître, c’est donc se donner la chance de devenir acteur de sa vie pour pouvoir choisir en conscience ce qu’il y a de meilleur pour nous.
Apprendre à se connaître : l’expérience.
Je ne le dirais jamais assez, la base est l’expérience. Les rencontres, les loisirs, les activités personnelles ou professionnelles sont autant d’occasion d’expérimenter et de voir ce qui nous plait (ou pas).
Naturellement, nous venons au monde avec des attirances singulières. Revenir à son enfance en premier lieu, c’est se re-connecter à nos aspirations naturelles. Alors bien-sûr, nous grandissons, nous évoluons, nos goûts et nos désirs aussi. Mais bien souvent, l’enfant que nous étions avaient des rêves, des centres d’intérêts qui nous poursuivent tout au long de notre vie.
Un premier exercice très simple peut consister à noter sur une feuille ou dans un carnet toutes les expériences vécues qui vous ont réellement fait du bien de l’enfant que vous étiez à l’adulte d’aujourd’hui. Même les choses plus simples. Inutile de chercher midi à 14h.
– Quelles matières aimiez-vous à l’école ?
– Quels loisirs pratiquiez-vous qui vous font du bien ?
– Aviez-vous des rêves d’enfant ?
– Quels environnements vous font du bien ?
– Quels sujets vous intéressent ?
Utilisez donc comme point de départ, votre expérience. C’est une réalité concrète sur laquelle vous pouvez vous appuyer en toute sécurité. C’est d’ailleurs pourquoi je vous conseille aussi de continuer à découvrir de nouveaux lieux, de nouvelles activités, de nouvelles personnes pour affiner et préciser votre vécu. Au pire, cela ne vous parle pas, au mieux cela vous apporte de nouveaux centres d’intérêts.
Et si toutefois vous éprouvez des difficultés à ce sujet (anxiété sociale, problèmes financiers, manque d’accès à des activités intéressantes), je vous invite à vous rapprocher d’un thérapeute ou des services de proximité de votre mairie qui pourra vous renseigner sur les possibilités d’accès (parfois il existe plein de choses mais rien n’est communiqué). Les outils numériques peuvent aussi faciliter la mise en réseau.
Apprendre à se connaître : la personnalité.
Nous sommes tous des êtres uniques avec une personnalité qui nous est propre. Je pose juste un bémol en premier lieu. Le but n’est pas de vous enfermer dans une étiquette (du style hypersensible, haut potentiel, asperger). Ces étiquettes peuvent vous aider à mieux vous comprendre mais pas forcément à mieux vous connaître. Si en tout cas vous souhaitez quelques outils pour vous aider, n’hésitez pas à utiliser des tests de personnalité tels que le MBTI, le modèle des cinq grands facteurs ou la méthode Ikigaï. Vous pouvez également entamer un bilan de compétences. Même si une majeure partie des outils sont à vocation professionnelle, ils vous aideront à coup sûr sur le plan personnel.
Pour en revenir à la personnalité, se connaître c’est prendre contact avec ses besoins et sa nature véritable. Identifier ce qui vous fait du bien, ce qui vous motive, ce qui vous porte et ce qui, au contraire, vous met en difficulté. La personnalité se module avec le temps mais présente quelques traits stables qui poseront le socle de votre existence. Observez-vous dans vos expériences, dans votre vie de tous les jours.
Apprendre à se connaître : le voile de la souffrance
Bien sûr, cette observation peut être biaisée lorsque nous sommes en proie à certains troubles psychologiques et émotionnels du type anxiété, dépression, stress chronique, déficit d’estime de soi qui viennent obscurcir et altérer notre jugement. Dans ces cas là, être accompagné par un thérapeute me semble indispensable. D’une part pour être soutenu dans ses problématiques, d’autre part pour remettre plus de neutralité dans cette introspection. Par exemple, nous pouvons être une personne motivée par le contact à l’autre mais ressentir énormément d’anxiété dans les situations sociales.
Accéder à la profondeur de notre être nécessite avant toute chose de conscientiser le filtre de nos souffrances et de nos conditionnements qui voilent bien souvent notre horizon. Pour ce faire, il convient petit à petit de trouver un juste équilibre entre nos aspirations et nos conditionnements qui peuvent y faire obstacle. Pour cela, je préconise la technique du petit pas en conscience. Se faire violence et juger ses peurs ne servira à rien si ce n’est enfoncer le clou. Par contre, s’immobiliser complètement ne fera qu’alimenter le cercle vicieux.
Rappelons également que notre éducation et notre culture ont une forte influence sur nous. Parfois, sans même nous en rendre compte, nous poursuivons le chemin de nos aînés et vivons par procuration leurs propres peurs et leurs propres insécurités. Prendre son envol nécessite de couper avec tout ça et de s’autoriser pleinement à vivre NOTRE vie. Même si cela ne nous appartient pas, on le porte en nous. Se connaître c’est aussi faire le deuil de tout ce qui ne nous appartient pas pour laisser entrer ce qui nous correspond vraiment.
Pour conclure, je dirai que la connaissance de soi se construit avec le temps. Notre nature profonde se situe au delà de nos souffrances et de nos conditionnements. Elle s’exprime dans nos expériences et dans le temps passé de soi à soi. Et avec le temps, petit pas après petit pas, il sera possible de s’orienter dans ce grand terrain de jeu qu’est la vie en conscience et en amour de Soi. Laisser la Vie s’exprimer à travers nous, accueillir nos émotions et les utiliser comme guides qui nous montrent où se situent nos peurs, nos chagrins, nos colères à libérer mais également nos joies à nourrir et à partager.